Les défis en lien avec les curricula de formation

    L’un des défis majeurs auxquels sont confrontés les systèmes de formation des infirmiers en Afrique est de fournir au système de santé des ressources humaines compétentes, capables de répondre aux besoins de santé des populations conformément à la mission sociale de la profession infirmière. Il faut le rappeler, ces besoins sont dynamiques et ont considérablement évolué depuis des décennies dans un contexte de mondialisation de plus en plus important et des exigences de plus en plus élevées de la part des patients. Il s’est produit une transition épidémiologique qui a accru certains besoins de santé, notamment la continuité de soins, l’observance thérapeutique, l’autogestion et/ou la prévention des maladies chroniques, la qualité de vie, la résilience, etc. Cette transition a également accru les besoins en soins infirmiers spécialisés, entre autres, en addictologie, algologie, gérontologie, néphrologie, neurosciences, oncologie, cardiologie. Les comorbidités chroniques ont quant à elles donné naissance à de nouveaux rôles ou compétences, en l’occurrence les infirmières gestionnaires de cas. Malgré que pour tous ces nouveaux besoins en compétences infirmières l’on observe un déficit en ressources humaines compétentes, il y a paradoxalement une formation pléthorique d’infirmiers disposant de compétences de base. Il faut relever qu’il existe trois catégories de compétences en sciences infirmières, chacune correspondant respectivement à un niveau de formation dans le système LMD (Licence, Master, Doctorat) : les compétences de base sont acquises au 1er cycle, les compétences de pratiques avancées sont acquises au 2nd cycle et les compétences de recherche et d’expertise sont acquises au 3e cycle. L’absence de référentiel compétence, la cacophonie observée dans les différents curricula offrant des compétences de base, le cadre réglementaire obsolète, le déficit en savoir infirmier socialement et culturellement ancré altèrent significativement l’identisation infirmière et sa valorisation sociale. Les communications de cet axe questionneront l’adéquation entre les curricula offerts dans nos systèmes de formation, les besoins de santé des populations et l’évolution mondiale de la profession infirmière. Elles analyseront le cadre normatif actuel des formations infirmières, discuteront des référentiels compétences et proposeront des curricula novateurs.